La Permaculture

La permaculture est le levier qui permet de retrouver l’équilibre entre les mondes : notre planète et nos mondes intérieurs. Il s’agit d’investir dans l’humus et dans l’humain.

Concept permaculturel

C’est quoi la permaculture ?

La permaculture est l’aménagement simple d’un écosystème visant la durabilité et la résilience1 naturelle. Elle est conçue de manière à imiter la nature afin de solutionner efficacement les problèmes planétaires engendrés par les humains. Tu noteras que  si les problèmes du monde deviennent de plus en plus complexes, les solutions, elles, demeurent honteusement simples (Bill Mollison)

La permaculture, ou l’agriculture permanente, s’inspire de la nature pour subvenir à nos besoins sans dégrader la planète. L’idée poursuivie est d’envisager un jardin de façon globale, en tenant compte des interactions entre les éléments qui le constituent : les plantes, les animaux et les hommes. Il s’agit de tendre vers l’autonomie écologique en cultivant des plantes comestibles tout en économisant les ressources naturelles et humaines, dont le temps.

1La résilience est la capacité d’un écosystème à récupérer un fonctionnement et un développement normal après avoir subi une perturbation.

Éthique

Quels sont les règles à respecter lorsqu’on veut faire de la permaculture ?

Les principes éthiques de la permaculture proviennent d’une évolution culturelle qui encourage notre prise de conscience collective à long terme. Ces principes sont inspirés des travaux de recherche sur des communautés vivant en équilibre avec leur environnement. Il s’agit de prendre soin :

  • de la Terre  : les ressources terrestres épuisables doivent être utilisées sans abus.
  • de l’humain : la satisfaction des besoins de chacun doit tenir compte d’un sain équilibre.
  • des ressources : les périodes d’abondance doivent nous encourager à partager équitablement avec les Autres.

Aménagements

Comment aménage-t-on un terrain en permaculture en tenant compte de ces axes éthiques ?

La permaculture est l’art de concevoir des systèmes qui intègrent toutes les données écologiques et durables en utilisant des moyens simples et efficaces. Pour faire fonctionner un système permaculturel il est capital d’en étudier la conception afin d’organiser et de lier judicieusement les espaces entre eux en tenant compte de l’habitat. Cet aménagement se base sur d’attentives observations de l’existant, de la nature qui s’organise déjà là depuis des siècles.

  1. Étudier les plantes et la faune indigènes : se familiariser avec les plantes, les insectes et les animaux de la région.
  2. Observer la parcelle à cultiver durant une année : mesurer l’orientation, l’ensoleillement, les vents dominants et la pluviosité. Vérifier le PH et l’acidité des terres . Corriger ce pH si nécessaire2
  3. Identifier les ressources naturelles du lieu : accès à l’eau de pluie, approvisionnement en matières organiques, proximité de forêts, etc.

Cet aménagement évolutif va progresser au fil des expériences et des adaptations qu’elles engendrent.

2 – Le pH, le Potentiel Hydrogène, exprime le degré d’acidité ou d’alcalinité d’un sol sur une échelle de 1 à 14. Un sol équilibré présente un pH de 7. En dessous, il sera dit acide. Au-dessus, il sera dit basique, contenant du calcaire.

Modélisation

Quels sont les modèles permaculturels ?

En permaculture, on raisonne en terme de systèmes où tout est lié et adaptable en fonction du terrain. Elle s’inspire des modèles de l’écosystème sauvage ainsi que des savoirs et pratiques des premiers peuples pour établir des concepts sociétaux pérennes, autosuffisants et régénératifs. Elle utilise les avancées en sciences naturelles et techniques.

Ces principes sont puissants et universels, adaptables en fonction des conditions locales, écologiques et humaines. Elles sont l’œuvre de rares jardiniers éclairés. Voyons cela sur 4 niveaux : écologique, social, pédagogique et urbanistique.

     Au niveau écologique :

La permaculture calque ses principes sur le fonctionnement de la nature. En voici quelques exemples :

  • Agriculture biointensive : Culture sur butte avec double bêchage, composte, plantation en quinconce, cultures associées, rotation des cultures, typage de plantes, et autoproduction de semences (Alan Chadwick) .
  • Écosystèmes forestiers : Imitation des écosystèmes mixtes favorisant la coexistence des grands arbres fruitiers, des arbustes et des légumes.
  • Collecte de graines : Récolte et conservation des graines permettant de préserver les variétés. Gestion des semences.
  • Agriculture sauvage : Limitation des interventions humaines. Agriculture naturelle fondée sur le non-agir (Masanobu Fukuoka)
  • Gestion du paysage agricole : Utilisation optimale de l’eau (Percival Alfred Yeomans)
  • Gestion holistique des pâturages : Fertilisation des sols par un pâturage animal partiel (Allan Savory)
  • Végétalisation : Utilisation de gabions et de baissières pour assurer une revégétalisation de zones inondables (Peter Andrews)
  • Agriculture régénératrice : Technique de conservation des sols,  maintient de la biodiversité, paillage, cultures de couverture, engrais verts (Percival Alfred Yeomans) .

 

         Au niveau social :

La permaculture tant à rééquilibrer les relations humaines. En voici les principales pistes :

  • Glanage : Droit de collecter gratuitement les surplus de nourriture.
  • Coopérative agricole : Gestion commune des outils et d’une exploitation agricole.
  • Habitats groupés : Partage des propriétés.

Au niveau pédagogique :

La permaculture doit s’enseigner car elle tire ses principes de pratiques souvent ancestrales et oubliées.

  • Outils collaboratifs : Partage et transmission des savoirs liés à la durabilité de la planète.

Au niveau urbanistique :

La permaculture envisage l’ensemble du paysage en intégrant l’habitation humaine. L’urbanisation est étudiée en fonction de l’environnement et fonctionne en symbiose avec elle. En voici quelques exemples : 

  • Maison passive : Orientation, inertie thermique, aération passive, citerne d’eau de pluie, épuration phytosanitaire,etc.
  • Matériaux naturels : Terre, botte de paille, enduits à la chaux, etc.
  • Biotecture : Constitution de structure de maisons vivantes par manipulation de la croissance des branches d’arbre .
  • Architecture écologique : Conception d’habitations respectueuses de l’environnement et de l’écologie (Mike Reynolds) .

Premier pas

Donc si j’ai bien compris, la permaculture est à notre portée. Je peux, moi-aussi, faire un petit potager qui respecte les lois de la nature. Je commence par quoi ?

Il n’est pas utile d’avoir un grand terrain pour commencer. Le coin d’un jardin fera l’affaire. Une fourche, quelques rondins de bois, un peu de composte et d’enthousiasme. Et pas à pas, d’erreurs en découvertes, d’expériences en réussites, tu peux créer un espace harmonieux. Et tu te rendras compte qu’il n’est pas toujours plus juste d’aller là où le chemin peut mener, mais d’aller là où il n’y avait pas de chemin pour laisser une trace (Ralph Waldo Emerson).

J-Luc Carels

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